Les premiers réseaux, à l'image de ceux de 14-18, s'efforcent de cacher les soldats anglais, de fournir des renseignements à Londres et de créer des journaux clandestins.
A partir de 1941, ils se structurent et sont progressivement intégrés dans les grandes organisations belges, britanniques et polonaises.
D'abord la présence physique, sur ce qui a été le théâtre principal d'opérations de la campagne de l'Ouest, de nombreux combattants qui s'évadent ou cherchent à échapper à la capture. Le département Nord est en outre un lieu de passage pour les évadés de Belgique. Les réseaux sont d'emblée interfrontaliers.
Le nord de la France est aussi pendant la bataille d'Angleterre, le front essentiel de la guerre.
Enfin, dès 1941, le Nord Pas de Calais devient l'un des principaux couloirs aériens pour les bombardiers et les chasseurs alliés qui vont opérer en Allemagne et en Europe occupée; la récupération des aviateurs devient pour le commandement britannique une tâche prioritaire.
Cette première Résistance tire aussi ses caractères de l'expérience de 1914-1918. Sa motivation du début est essentiellement patriotique, les considérations politiques n'apparaissant qu'ultérieurement. Il y a refus d'admettre la défaite, la volonté de poursuivre une forme de combat contre les "Boches". La mémoire de la première occupation a été soigneusement entretenue. Les circonstances de l'invasion et la brutalité de l'occupant réveillent de vieux souvenirs: les soldats allemands évoluent en permanence dans un climat d'hostilité général.