Durant la période 1940-1944, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont dans une situation bien plus défavorable que le reste du territoire français, l’Alsace-Lorraine exceptée.

 

L'occupation

 

La "grande grève" est par son ampleur et sa longévité un évènement unique pendant l'occupation. Les mineurs revendiquent de meilleures conditions de vie. Pendant 10 jours, la communauté minière est plongée dans un état de guerre. Très vite, l'aspect anti-allemand du mouvement occulte les revendications salariales. La répression est violente et il apparait nettement que les compagnies minières sont au service de l'occupant et non l'inverse. Libération sociale et nationale se confondent en une seule et même cause.
Le pillage pur et simple domine pendant les premiers mois de l'occupation, engendrant des pénuries massives et rendant la vie plus difficile que dans la plupart des autres régions françaises. Il prend la forme des confiscations, des réquisitions, des ventes forcées à bas prix et de prélèvement de main d'oeuvre forcée (usines allemandes, mines, les chantiers du mur de l'Atlantique). La population se sent abandonnée et l'armistice n'améliore en rien le sort des populations. Plus encore que les rigueurs d'un régime d'exception, les gens du Nord souffrent de leur isolement. Coupés du reste de la France, dans la zone rattachée, ils ont le sentiment que le gouvernement les a abondonnés comme il a délaissé l'Alsace Lorraine et que leurs compatriotes se désintéressent de leur sort. La politique de collaboration rencontre plus d'opposition qu'ailleurs.

Vivre et survivre deviennent la préoccupation dominante des Français. La dureté des temps varie selon les régions et les conditions sociales.

Les habitants de la zone littorale sont les plus malheureux : bombardements journaliers, territoires minés ou parsemés de bunkers, bas champs inondés, populations réquisitionnées et finalement expulsées.

La pénurie d'énergie provoque de fréquentes coupures d'électricité et des pannes de chauffage. Le ravitaillement en produits de première nécessité devient rapidement une obsession. Pour lutter contre le marché noir, les contrôles sont multipliés.

Lors d'une rencontre avec Hitler, Pétain, à la tête du gouvernement français à Vichy, accepte le principe d'une collaboration politique, économique, militaire, policière et idéologique en échange de prisonniers.

La région Nord - Pas-de-Calais et une partie de la Somme sont détachées de la zone occupée et ne sont pas administrées depuis Paris mais directement par les autorités allemandes bruxelloises.

Il s'agit par ailleurs d'une zone sensible, non loin de l’Angleterre, dans une zone stratégique, industrielle. La présence des forces allemandes est très forte. Les troupes allemandes sont présentes dans les gares, dans les dépôts, dans les ateliers.