Cette page présente quelques hommes, originaires du Nord-Pas de Calais, qui se sont illustrés dans la Résistance

Cheminot n'admettant pas la victoire allemande, Eugène D'Hallendre rédige ,entre le 1er décembre 1940 et le 4 septembre 1941, 24 numéros d'un tract anti-allemand et anti-vichyste qu'il disperse dans les trains et des gares. En juin 1941, il distribue la Voix de la Nation. En septembre 1941, il lit un premier numéro de La Voix du Nord et entre en contact avec Jules Noutour. Il fournit du papier à l'équipe de rédaction et s'efforce d'étendre la diffusion du journal. En 1942-1943, il convoie lui-même plusieurs pilotes britanniques vers Paris, pour le compte de "Pat O'Leary" et de "Comète", transmet des renseignements sur la production des usines travaillant pour le Reich au réseau "Centurie". Membre du noyau dirigeant du réseau OCM en zone rattachée, c'est à son domicile que le colonel Passy tient une réunion dans le cadre de la mission "Brumaire-Arquebuse" lancée par le général De Gaulle. Victime d'une infiltration dans le réseau "Comète", il est arrêté le 20 juillet 1943. Eugène D'Hallendre est fusillé à Bondues le 27 décembre 1943.

Eugène d'Hallendre

 

Des hommes dans la Résistance

Le Colonel HOLLARD constitue dès 1941 le réseau AGIR, rattaché au Secret Intelligence Service (S.I.S.) et composé d'une centaine d'agents. Après avoir informé les alliés sur la composition et les mouvements des forces ennemies en France en 1941, 1942 et 1943, il découvre les préparatifs des Allemands en vue d'installer un grand nombre de rampes de lancement de fusées V1.
Il s'agit de constructions militaires comportant une rampe de lancement pointée sur Londres, situées dans le Nord, le Pas de Calais, la Somme, la Seine Maritime et le Cotentin, formant un croissant qui épouse le contour du sud-est de l'Angleterre.
Il communique les renseignements aux Britanniques par l'Ambassade de Grande-Bretagne à Berne, en passant lui-même la frontière suisse près de 100 fois.

Il put, non seulement identifier près d'une centaine de rampes de lancement en construction dans le pays côtier proche de l'Angleterre, mais également donner toutes les caractéristiques de l'arme V1 entreposée par l'ennemi dans un dépôt de la gare d'Auffay (Seine-Maritime).

La fusée V1 est une bombe volante ressemblant à un petit avion de 2 tonnes, long de 8 mètres, d'une envergure de 5,88 mètres et mu par un moteur à réaction, portant une bombe de 500 kgs et d'une portée de 260 kms à la vitesse de 600 kms/h. Ces documents sont aussitôt exploités par la R.A.F. (et le groupe Loraine qui y est intégré, commandé par le Général Michel FOURQUET, alors Squadron Leader).

Dès la fin de l'année 1943 et en 1944, les alliés entreprirent des bombardements d'une telle précision, grâce aux informations transmises, qu'à la fin des hostilités, on put estimer que le potentiel du V1 a ainsi pu être réduit de plus de 90 %. C'est la raison pour laquelle certains ouvrages britanniques écrits sur lui l'ont dénommé "l'Homme qui a sauvé Londres".

En février 1944, il est arrêté par la Gestapo à Paris en compagnie de deux de ses subordonnés. Torturé, emprisonné à Fresnes et condamné à mort, il est déporté au camp de concentration de Neuengamme. Il est sauvé miraculeusement du naufrage du Cap Arcona, e n baie de Lubeck, que l'ennemi sabordait intentionnellement. Ce sauvetage est dû au Prince Bernadotte qui, informé par l'Intelligence Britannique, envoya une vedette sur place et obtint le salut de quelques prisonniers de langue française.

Michel Hollard

André Lugiez

André Lugiez est né à Lille le 13 juin 1910. Mobilisé en 1939 dans l’artillerie antichar, l’aspirant de réserve André Lugiez prend part à la campagne de France.

Entré dans la Résistance dans le nord de la France, il est arrêté par les Allemands, en 1942, à Hesdin, comme "Gaulliste présumé" et emprisonné dans la caserne de cette ville. Mis ensuite en liberté surveillée à Montreuil-sur-Mer, il commence à se livrer au sabotage du matériel roulant de la Luftwaffe de la région.

Alors qu’il opère, le 23 avril 1943, un sabotage en forêt d’Hardelot Plage, sur une ligne militaire allemande à haute tension alimentant des affût moteurs de DCA , il est arrêté à nouveau, sur dénonciation. Ramené à Montreuil-sur-Mer, il est questionné et brutalisé, sans succès, par la Feldgendarmerie qui le remet ensuite à la Gestapo. Frappé et soumis aux pires traitements pendant deux jours, il est relâché faute de preuves. Mais, convoqué le lendemain à la Kommandantur, il est déporté le 30 avril 1943 au camp d’Innsbruck-Reichnau, en Autriche. Six semaines seulement après son arrivée, déjouant l’attention de ses gardiens, il parvient à s’évader du camp.

Membre de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA), section du Nord-Pas-de-Calais, il vit alors dans la clandestinité, recherché par la Gestapo et la Feldgendarmerie. Il séjourne sur une péniche à Saint-Omer puis au château de Wambercourt près d’Hesdin où les installations allemandes de munitions et de matériel sont, sous sa conduite, la cible de plusieurs sabotages par le feu.

Le 3 septembre, avec le groupe du commandant Le Cars de l'ORA, André Lugiez prend une part active aux combats de libération de Saint André-lez-Lille. Sa mission accomplie, il est attaqué sur les berges du canal de Lille par une colonne de chenillettes allemandes se repliant sur la Belgique. Très grièvement blessé à la colonne vertébrale par une rafale de mitrailleuse, et par une salve de fusil destiné à l’achever, il est hospitalisé pendant huit mois, à l’hôpital militaire de Lille où il subit de nombreuses opérations chirurgicales.

Electricien radio après la guerre, ses blessures l’obligent toutefois à cesser son activité après quelques années. André Lugiez est décédé le 7 janvier 1969 à Nice où il est inhumé.

Jean Lebas

Jean-Baptiste Lebas naît à Roubaix en 1878.Socialiste, il est élu conseiller municipal en 1908, puis conseiller général en 1910 et devient maire de Roubaix en 1912. Pendant la guerre 14-18, il s'illustre déjà par des actes de résistance face aux Allemands (refus de livrer le nom de jeunes Français susceptibles de travailler en Allemagne. Il est ensuite élu député en 1919. En 1936, il devient ministre du Travail dans le gouvernement de Léon Blum         

     Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fonde l'un des premiers mouvements français de Résistance ainsi qu'un journal clandestin intitulé "l'Homme libre". Jean-Baptiste Lebas est arrêté le 21 mai 1941, condamné aux travaux forcés et déporté à Sonnenburg, près de Berlin, où il meurt d'épuisement le 10 mai 1944.

Eugène d'Hallendre

Michel Hollard

André Lugiez

Jean Lebas

Haut
Haut
Haut